mardi 20 avril 2010

Ecrire à Butembo - Chapitre 15 - Encore un annuaire - Kibwisa Mpimpa !

Didier de Lannoy
Butembo !
sous-titré On m’envoie écrire ailleurs ! Ici, je dérange trop ? compte-rendu en musique d’un voyage dans le temps, à Kinshasa, 23 novembre 2007 - 11 janvier 2008
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Extraits

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Encore un annuaire

Kibwisa Mpimpa !


Recensement, suite.

- Ça diminue, douchka ?

- Ben non, mais je me suis donné pour principe de ne jamais citer deux fois (en majuscules) la même personne !

Du nouveau monde chez


Quel accueil ! Quel banquet ! Quels jardins joliment dessinés et soigneusement entretenus ! Quelle extraordinaire vision panoramique

- Raymond Suke Nzanga, Balufu Bakupa Kanyinda, Monique Phoba et Ngangura Mweze rêveraient de pouvoir planter leur caméra ici ! A l’endroit même où je me trouve assis ! Jalousie à bas !

de toute la ville de Kinshasa et d’une bonne partie de l’histoire du Congo indépendant, du Zaïre et de la RD Congo et, même, de l’ancien Congo belge : le Building administratif, le Palais de la nation, le WTC (ex CCIZ), le « Royal », le building de l’Onatra, l’immeuble de la Gécamines, la cité de la radio et de la télévision (ex « Voix du Zaîre »), le stade Tata Raphaël, le Palais du Peuple, le stade des Martyrs, l’ex-prison centrale de Makala (aujourd’hui CPRK), le sanatorium de Selembao, la Fikin, le monument Lumumba, l’aéroport de N’Djili et peut-être aussi, au loin, dans les brumes, le domaine présidentiel de la Nsele !


Papa Engulu où Nadine et moi étions invités à déjeuner en compagnie d’Emile

- Qui a profité de l’occasion pour remettre à Papa Engulu et nous présenter à tous le dernier n° d’Analyses Sociales (volume X, numéro unique, octobre 2007), un numéro d’une excellente facture et de très bonne tenue !

Bongeli ? Ou à la petite terrasse


Particulièrement bien située, avec beaucoup de place pour se parquer, des boissons fraîches, des nappes sur les tables, des chaises d’une couleur et d’un modèle différents, de la petite restauration et même

- Compte tenu du contexte ! Mais quand on entend, pas loin, un grand « clac ! » fouetter la sous-cabine de la SNEL desservant le quartier, on imagine tout de suite que le reste de la soirée se passera à la bougie ! Mais, quelquefois, le courant revient ! Miracle ! Et repart et revient ! Miracle ! Et repart…Si bien que Nadine s’est résolue à installer un groupe électrogène d’appoint !

un assez bon éclairage et

- Avantage concurrentiel évident par rapport aux buvettes environnantes !

de la musiiiiique. Viktor (qui, pour une fois, ne se trouvait pas bloqué dans un embouteillage) est venu nous y rejoindre et Kako (profitant d’une distraction de sa mère) y a pris son premier whisky, une toute petite mesure, dans un grand verre de coca.


de la Maison Sumate (dont

- Enfin, voilà un endroit qui m’est à présent familier (je sais combien y coûte la bière, je connais la patronne et le personnel… et j’ai aussi localisé les toilettes !) et où je pourrai donner rendez-vous à des amis ! Un endroit « interface » où peuvent se côtoyer (à l’aisément !) la bière et le vin de messe, la lumière et l’obscurité, Fally Ipupa et les chansons chrétiennes, les automobilistes et les piétons, la ville et la cité !

l’enseigne est signée par « L’oiseau rare, Décor ») juste en face de la cathédrale Notre-Dame, sur ex-24 novembre ? Ou chez Nadine ou même


Il faut bien prendre en compte toute l’importance

- Le téléphone est aussi un moyen de déplacement ! C’est même un moyen de déplacement essentiel, accessible à (presque) tout le monde ! Celui que les gens utilisent le plus souvent ! Le moins cher et le plus rapide ! Le moins embouteillé !

du téléphone portable à Kinshasa (et aussi, me dit-on, dans l’ensemble du Congo), tant au plan des échanges économiques qu’à celui des rapports sociaux. Ici, comme au Togo et comme ailleurs aussi, j’imagine, chacun

- Muka m’avait déjà dit ça, lorsqu’elle était revenue de Kin, il y a quelques années… Oui mais, si tout le monde a son portable, Celtel et Vodacom n’offrent toujours pas de service performant de « messagerie vocale » ! Et sans répondeur, il n’y a pas moyen de « pisser sur la porte » pour « montrer qu’on est passé » et déposer la balle dans le camp de l’adversaire. Il faut alors envoyer un SMS…Ou biper des « Benga ngai ! »…

a son portable, tout le monde est « joignable ». Cela constitue un vrai changement par rapport à la situation qui prévalait il y a dix-sept ans, à l’époque de l’ONPTZ, lorsque les « réparateurs » de lignes sortaient les cables téléphoniques de terre et les recouvraient de boîte de conserve vides pour les protéger de la pluie…


au téléphone ?

MARIE-LOUISE BIBISH MUMBU (qui vient à peine d’atterrir et commence, malembe malembe

- Décalage horaire kaka, Vié !

à perdre son américain et à retrouver son lingala), RAYMOND NZANGA SUKE (qui me demande si j’ai

- Ben non, j’ai seulement son adresse e-mail, je n’ai pas son numéro de téléphone !

- Ça ne fait rien ! Je lui enverrai le tien !

déjà pris contact avec

- Et les Max, les Ekambo et les Matsi?

- Pas de nouvelles non plus !

Salumu Yamba Yamba), ISANGA, BERTRAND BISENGIMANA, NOËLIE (la maman de Maria et de Jimmy), SALIA et ISMAËL, NICOLE (qui a eu un enfant avec Thierry, le parisien… et que son mari a quitté… et qui a fui Yolo-Nord et qui habite à présent Lingwala… et qui « gère » la Maison Sumate avec l’aide de sa sœur Anna,), ANNA, ZETI (qui sait tout faire « à peu près » bien et à qui on peut généralement se fier), JAN HINTJENS (qui me donne des nouvelles

- Apparemment, tout va bien ! J’ai vu un reportage à la VRT sur la guerre au Nord-Kivu, les militaires sont souriants, ils ont de gros cigares en bouche !

- Et toi ?

- Moi, ça va aussi ! J’ai réussi à vendre mon tableau (le seul que j’avais et j’y tenais beaucoup !) de Chéri Samba ! Je vais enfin pouvoir régler quelques dettes !

- Et boire quelques verres, non ?

- Bien sûr !

du front de l’Est), FREDDY TSIMBA (que j’irai

- Aujourd’hui, ce n’est pas possible, ma fille est partie avec sa voiture voir un terrain à Kimbanseke, du côté de Kikimi ! Demain kaka !

- Oui, mais tu me téléphones avant !

voir demain), MFUNY KAZADI, BADIBANGA, JOSE BULA-BULA, SONIA BULA-BULA, JEANNETTE BULA-BULA, Riva (qui est le frère de Vincent Lombume Kalimasi et

- Surtout Hortense ?

que mes filles connaissent bien et

- Tu diras bonjour à Nadine de ma part !

qui me parle de Ghislain de Rincquesen

- Toujours chauve ?

- Ça ne s’arrange pas !

et me demande des nouvelles de Loïc Quentin) et « KENGO », JOSE (qui travaille à la RTNC, un homme très sérieux et que mes vieilles histoires sur Jésus-Christ qui serait mort du tétanos parce que les clous étaient rouillés, etc. ne font

- Je me suis senti obligé de la rassurer et je lui ai expliqué que mes histoires (je lui raconte quand même, pour l’achever, je ne peux pas me retenir… que Jésus était mort sur la croix parce qu’il était le fils d’un charpentier et que, s’il avait été le fils d’un plombier, il serait mort dans une baignoire, comme Jean-Paul Marat ou Claude François… et que la religion n’était pas « contre la science » et qu’elle a même inventé la césarienne pour que Marie, grosse de Jésus, ne soit pas déviergée à la sortie etc.) ont bien fait rigoler mes étudiants de l’Institut Supérieur d’Architecture mais qu’elles ne leur ont jamais fait perdre la foi ! A ma connaissance, du moins… j’imagine… mais je dois avouer que je n’ai pas vraiment suivi le dossier…

pas rire mais promet, quand même

- Si je la vois !

de communiquer mon n° de téléphone à Matsi Kalubi), LONGONYA OKITA LOMAMI (alias « Look »)

Ici, Bruxelles ! Ici, Londres !

Ici, le « Surcouf » (ça, c’est Look, évidemment) en face de l’INSS, pas loin de l’IFASIC !

Même Londres me téléphone et me met en contact avec un réseau d’anciennes connaissances et

- Pas des « anciens » copains, ils sont toujours en activité, eh ! des « vieux copains » !

Sacré Djuna, il a vraiment communiqué mon numéro de téléphone à l’ensemble de la « planète Congo », partout dans le monde !

Existe-t-il des journées où il ne se passe rien, où je ne rencontre personne, où je ne dois même pas répondre au téléphone, où je

- Je peux toujours relire mon texte, faire le point, vérifier, corriger, huiler des rouages et serrer des boulons, souder la pierre et le bois, lancer des passerelles entre des impossibles !

n’écris plus rien, où je paresse en pagne et en mapapa, sans rien dans la tête, sans

- Même pour un simple « compte-rendu » (je mets Kinshasa par écrit pour ne pas devoir raconter cent fois…

- Déjà que tu commences sérieusement à rabacher, douchka… et à nous bassiner les oreilles ! J’ai bien l’impression que ce que tu « vis » ou ce que tu écris (c’est tout comme !) ne va pas intéresser pas grand monde …

- Yo, mwasi, keba ! Nakobeta yo ! … raconter, disais-je avant que tu ne m’interrompes, cent fois les mêmes histoires, à cent personnes différentes qui, comme tu viens de me le rappeler si cruellement, n’en ont généralement rien à cirer), il faut de l’inspiration !

- Et c’est pour cette raison-là et pour ces gens-là que tu écris, douchka ?

- Ben oui ! Je n’écris pas pour tout le monde, moi… J’écris pour quelques-uns ! Mon « Butembo », je l’écris pour toi (qui ne le liras sans doute pas mais qui en entendras certainement parler par Judith, Malou ou Eros), je l’écris pour Filip et Maliq, je l’écris pour Nadine, alias « Vieille Chaussette », alias « Gargamel », alias « La Vilaine » (qui ne le liras pas non plus en prétextant qu’elle a déjà dû s’en taper les ébauches ou les esquisses) ! Je l’écris pour tous les amis qui m’ont si bien accueilli à Kinshasa ! Je l’écris aussi pour ceux que je n’ai pas réussi à contacter et même pour ceux que j’ai oubliés… ou, à l’inverse, pour ceux qui m’ont superbement ignoré ! Et je l’écris enfin à l’intention de tous les emmerdeurs qui, à mon retour en Belgique, vont me poser la même question bizarre : « N’est-ce pas que Kinshasa a beaucoup changé ? »

idées, sans devoir me raser, m’habiller et me préparer

- Kako, tu n’as pas un t-shirt noir et un jeans propres à prêter à ton grand-père ?

à aller

- Où ça ?

- Etali yo peut-être ?

quelque part, du côté de Matonge, Ngiri-Ngiri, Bandal ou Kintambo ? Ou même à Yolo ?